À mon humble avis, le meilleur n’est pas dans les tous premiers instants d’une relation, non, à mon avis, le meilleur s’incrit et se révèle dans la durée.
Les premiers moments d’une relation sont bien sûr très intenses, la passion est forte et on en perd même souvent sa capacité à agir normalement, à réfléchir, l’autre occupant toutes nos pensées. Ces moments sont très forts, empreints de passion, très physiques, c’est vrai, je m’en souviens.
Malgré tout, à mon avis, le meilleur d’une relation apparaît beaucoup plus tard, quand votre partenaire de vie est devenue votre complice de tous les bonheurs et de toutes les épreuves, qu’elle est votre plus proche confidente, celle en qui vous avez une confiance absolue, quand elle est à la fois votre amie, votre amante, votre amoureuse, votre conseillère et que vous jouez également ce rôle auprès d’elle, quand vous ne doutez plus de son amour,même si vous êtes enrhumé, moche ou malade, quand vous voyez dans son regard, que vous êtes accepté, aimé, appuyé, avec vos forces et vos faiblesses, vos défauts et vos qualités, quand vous pouvez vous moquer gentiment de ses travers et rire ensemble des vôtres, quand votre bonheur est incomplet s’il n’est pas partagé avec elle, quand dire « Je t’aime » signifie tout ce qu’elle est maintenant, mais aussi tout ce qu’elle a été pour vous au cours de ces années à vos côtés, quand ces « Je t’aime » ressemblent aussi à des « merci d’être avec moi ».
Il faut du temps pour en arriver là, du temps, de la persévérance et un peu de chance. Oui, il faut un peu de chance pour s’inscrire dans la durée. Il faut notamment avoir choisi la bonne personne, celle qui vous convient et ce choix est un peu hasardeux, parce qu’au fil du temps, les défauts et les qualités se précisent ou s’estompent et on ne sait jamais dès le départ quel sera ce parcours. Il faut aussi avoir développé des mécanismes permettant de passer ensemble à travers les crises, parce des crises de toutes sortes il y en aura au cours d’une vie, c’est incontournable et parce qu’on n’aura pas forcément la même approche pour les affronter, mais qu’à terme on devra en sortir tous les deux gagnants. On peut traverser la rivière à la nage ou en prenant le pont, l’important, c’est de se retrouver sur l’autre rive et cheminer dans la même direction.
Voilà 25 ans, ce 3 septembre 1988, ma belle et moi avons uni solennellement nos destinées devant Dieu et devant nos proches, se promettant l’un à l’autre, pour le meilleur et pour le pire. Le pire, on ne sait pas trop de quoi il sera fait quand on prononce ses vœux et en réalité, on ne se le cachera pas, c’est pour le meilleur qu’on se choisi l’un et l’autre. Après toutes ces années, je me dois de dire que le pire aurait été qu’on ne se choisisse pas et que tous ces magnifiques moments qui ont marqué notre parcours n’aient pas été, pas plus que nos enfants, dont nous sommes si fiers et qui par leurs gestes, leurs choix de vie, leur personnalité et leurs valeurs, rayonnent, chacun dans le cercle qu’ils ont choisi.
Je repense à cette chanson de Raymond Lévesque et aujourd’hui, j’ai envie d’en modifier un peu les paroles:
Dans la grande chaîne de la vie,
Où il fallait que nous passions,
Où il fallait que nous soyons,
Nous aurons eu la mauvaise meilleure partie
Quand les hommes vivront d’amour,
Il n’y aura plus de misère,
Et commenceront continueront les beaux jours,
Mais nous nous serons morts, mon frère
Et nous s’rons toujours là ma chère