Dimanche matin, il pleuvait déjà quand je me suis levé. Je n’allais tout de même pas me priver de ma marche quotidienne pour quelques gouttes.
Je suis donc parti marcher sous la pluie et sans parapluie. Au départ, c’est un peu particulier. Le réflexe de se mettre à l’abri est bien ancré. Quand un enfant joue dehors et qu’il commence à pleuvoir, généralement ça ne l’empêche pas de continuer ses jeux, jusqu’à ce qu’un parent lui crie « Rentre dans la maison, il pleut! » ou « ne reste pas dehors, tu vas attraper un rhume! ». on finit pas intégrer ces réflexes. Pourtant, il faisait 18 degrés en ce dimanche matin, donc une température très confortable, même sous la pluie. Au bout d’un certain temps, j’ai finalement oublié que j’étais mouillé et mon attention s’est portée sur ce qui se passait autour.
J’ai remarqué que les oiseaux n’avaient pas cesser de chanter. Ce n’est donc pas si terrible que ça, la pluie. Le bruit qu’elle fait en touchant le sol ressemble à un bruit blanc, un peu comme lorsqu’on syntonise un poste de radio entre deux canaux. C’est un bruit paisible. Plus loin, marchant le long du canal de Chambly, j’ai vu la tête d’un animal dépasser de l’eau. De loin j’ai pensé à un rat musqué, mais m’approchant je l’ai trouvé bien gros, un rat musqué géant, peut-être. J’ai alors vu, sous la surface de l’eau sa longue queue plate. C’était un castor. Étonnant! Je n’en avais jamais vu dans la région. Il nageait en rond au bas de l’écluse, flottant sans se forcer et me regardant sans crainte, se sachant en sécurité au milieu du canal. Il semblait afficher une certaine fierté, comme s’il se prétendait être le constructeur de l’écluse. C’est un fameux barrage pour un castor. J’ai ensuite repris ma marche. La pluie avait cessé. J’ai pensé à ce voyage humanitaire au Guatemala que voulait faire ma plus jeune l’année prochaine. On lui avait refusé, parce c’est tout de même assez dispendieux, mais en y repensant, je me suis dit que ce serait tellement une belle expérience pour elle, de voir ce qu’est la vie des gens là-bas. J’en ai donc rediscuté avec ma blonde et on a décidé de lui payer un peu plus de la moitié de son voyage. Elle devra donc économiser pour payer l’autre partie. Un autre beau projet pour elle.