Archives de juillet, 2009

Dans la lune

Publié: 29 juillet, 2009 dans famille, Réflexions
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Je n’avais pas mis les pieds à l’ancien Forum de Montréal depuis le déménagement au Centre Bell. C’est, depuis, devenu un complexe de cinéma, peut-être même le plus grand du genre à Montréal, avec 22 salles de projection.

Hier, j’y suis retourné pour aller voir un film de Science-Fiction (Moon) dont mon fils avait entendu beaucoup de bien. Un film qui tombe rapidement dans la catégorie des classiques du genre, rien à voir avec Transformer, de la vraie Science-Fiction, sobre, intelligente, crédible, développée autour d’une idée centrale forte. Je n’ai pas été déçu.

C’est certain que j’achète le DVD quand il sortira sur les tablettes. Un film qui porte également à réflexion et dont on a beaucoup jasé, mon fils et moi durant le trajet du retour à notre lointaine banlieue.

À voir, au AMC Forum 22, Métro Atwater.  

Omerta

Publié: 23 juillet, 2009 dans Réflexions, souvenirs
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PA120083La disparition de Stella a ramené en moi des souvenirs qui sont encore un peu douloureux.

Quand j’étais enfant, nous avons eu plusieurs chats à la maison. L’un d’entre eux, qui portait le nom très original de « Minou », était une petite chatte d’Espagne qui n’avait qu’une demi-queue, l’autre partie ayant disparue alors que toute petite, elle avait été agressée par un chien.

Nous avons eu Minou avec nous un certain temps. Elle a eu deux portées de chatons et j’en conserve de beaux souvenirs. Un soir d’hiver, Minou n’est pas revenue à la maison, ce qui était anormal. Habituellement, j’ouvrais la porte et criait: « Minou, Minou, Minouuuuu » et je la voyais accourir. Ce soir-là, elle n’est pas rentrée. J’avais enfilé mon habit de neige et était allé faire le tour de la maison, puis le tour du quartier. Pas de trace de Minou. Personne ne l’avait vu. Elle n’est jamais revenue.

Bien des années plus tard, j’ai finalement appris que mon père l’avait amenée chez le vétérinaire pour la faire euthanasier. C’est vrai qu’elle était malade depuis un bout de temps, avait des diahrées avait vomit à plusieurs reprises sur le tapis du salon,  mais quand j’y pense, ce qui fait mal encore aujourd’hui, ce n’est pas tant qu’on l’ait fait euthanasier, mais plutôt qu’on nous l’ait caché, qu’on ne nous ait pas laissé le temps de lui dire adieu, de faire notre deuil correctement, se disant peut-être que ce n’était pas important, que les enfants oublieront.

Comme beaucoup d’introvertis, je suis du genre contemplatif. Je peux m’asseoir une heure, voire plus, dehors et simplement regarder les nuages. Il faut dire qu’on est assez gâté ces jours-ci, avec de magnifiques agencements de nuages gris, noir, blanc sur fond bleu. Je m’amuse alors à découvrir des formes d’animaux ou de visage dans ces gros nuages floconneux. Au cours de la dernière année le rythme a été endiablé de sorte que je n’avais plus de temps pour simplement ressentir, apprécier, être spectateur de ce qui m’entoure. On ne peut être en même temps sur la scène et dans l’auditoire.

En une seconde

Publié: 17 juillet, 2009 dans L'essentiel, Réflexions
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faucheuseEn une seconde, tout peut chavirer. Je pense à la troublante histoire qu’on a rapporté dans les médias hier. Être au mauvais au mauvais moment et crac, la vie change à jamais. Quel cruel coup du destin. On ne sait jamais de quoi demain sera fait. Profitons de la vie maintenant, profitons de la présence de ceux que l’on aime sans attendre.

Source de l’image: http://www.myblog.fr/albums/divers-images/630525.jpg

blessureDes années plus tard, se remémorer des paroles blessantes est parfois suffisant à faire saigner la cicatrice, cette trace d’une blessure qui ne guérit jamais tout à fait.

Nous avons tous des blessures qui ont façonné notre façon d’être, d’agir, de dire et de faire. Or, ces blessures n’ont pas nécessairement  été faites avec l’intention de blesser.

Durant mon voyage à Compostelle, avec ma mère, elle m’a raconté combien elle avait été blessée que ni moi, ni mon frère ni ma soeur n’aient jugé opportun d’assister au service, lorsque sa mère est décédée.

J’avais personnellement complètement oublié cet incident. Aller au salon funéraire ou assister au service, me paraissait sans doute du pareil au même du haut de mes 15 ans et quand j’avais annoncé à ma mère que je n’avais pas envie d’aller au service, elle n’a rien dit, mais  s’est sentie profondément blessée. Pour elle, il aurait été normal que sa famille soit auprès d’elle à l’église, durant ce moment, mais elle ne l’a pas dit et n’a pas voulu nous l’imposer. 30 ans plus tard, elle me dit combien ça l’avait blessée et je ne le savais même pas.

J’ai souvenir de comportements ou de paroles blessantes à mon endroit qui me font encore mal quand j’y pense malgré les années et je me dis qu’il est fort probable que ceux qui en sont les auteurs les ont probablement complètement oubliés. J’ai sans doute également blessé des gens ainsi, des gens qui ont mal, quand ils repensent à ces paroles ou à ces comportements.

Aujourd’hui, pour ça, je leur demande pardon.

interrogatoire musclé

Publié: 5 juillet, 2009 dans Société
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interrogatoireÀ son retour du Pérou, mon fils et son ami devaient faire un transfert à l’aéroport de Toronto.

À leur arrivée, son ami s’est exclamé « Chez nous!!!!!! ». Il faut dire que le voyage n’a pas été de tout repos.

Ils ont rencontré certaines difficultés en cours de voyage que mon fils a qualifié de « journée la plus éprouvante de ma vie ».

Au Pérou, il y a actuellement beaucoup de manifestations d’autochtones qui s’opposent à la privatisation de l’eau et l’exploitation de l’amazonie péruvienne. Des barrages sont mis en place sur plusieurs routes, par les autochtones,  rendant impossible le passage des autocars. L’armée est également présente à plusieurs endroits. Quelques manifestations ont également tourné à la violence dans certaines régions.

Leur car étant bloqué à un barrage, en pleine nuit, ils ont dû continuer à pied et ont marcher 12h, sans manger et manquant d’eau à travers une région pratiquement désertique. Ils se sont même demandé s’ils s’en tireraient vivants.  Complèment épuisés, ils ont malgré tout pu se rendre à destination avec l’aide d’autres touristes ou de personnes de la place  et enfin visiter, le lendemain matin, le fameux Machu Picchu et la vallée sacrée.  Ils ont pu reprendre un avion vers Lima juste à temps, puisque le lendemain, l’aéroport était fermé par l’armée.

Une fois de retour au Canada, ils pensaient que tout ne serait qu’une formalité. Les agents des douanes ont vu la chose différemment. Pour eux, si 2 jeunes de 19 ans vont passer 3 semaines au Pérou, c’est nécessairement pour servir de mule et ramener de la drogue. Ils les ont donc pris à part, fouillé de fond en comble et interrogé séparément durant plus d’une heure, les accusant sans ménagement d’avoir ingéré de la drogue, les menaçant de les garder en détention jusqu’à ce que la drogue soit évacuée, utilisant des techniques d’interrogatoire connues  (« Ton ami nous a tout avoué! », « Tu mens, ton body langage nous le dis »), leur refusant d’aller au toilette, refusant de leur donner à boire et utilisant toujours un ton très agressif à leur endroit. À la fin,  voyant qu’ils n’avaient rien contre eux, ils les ont finalement laissé partir, sans excuse et ils ont pu prendre leur vol, 10 minutes avant le départ.  Bien que troublé, mon fils a gardé son calme et trouvait même un côté particulier à cette expérience, parce qu’avec tous les films montrant de telles scènes, il pouvait très bien voir ce que l’agent cherchait à faire.

Que peut-on faire dans ce genre de situation? Pas grand chose, semble-t-il. Les agents des douanes ont plein pouvoir pour décider qui peut entrer ou pas au pays et les lois sont assez vagues pour leur laisser la latitude de se comporter ainsi. C’est pourtant, à mon sens, une atteinte à la présomption d’innocence et ce genre d’interrogatoire s’apparente davantage à une harcèlement qu’autre chose. Certains ont déjà dit qu’il valait mieux avoir un criminel en liberté qu’un innocent en prison et que c’est pourquoi nos lois étaient faites ainsi. Visiblement, on ne parlait pas des agents des douanes. Et tout ça, c’est au Canada que ça se passe.